Shelomo Selinger :
l'art pour témoigner
Montage vidéo de Chloé GOUNOT, 1èreE1
Le 17 janvier 2013, notre classe s'est rendue à Paris le temps d'une journée afin de préparer la visite du camp d'Auschwitz en Pologne. Après une visite du Mémorial de la Shoah, nous avons eu le privilège de rencontrer Monsieur Shelomo Selinger, artiste peintre et sculpteur, qui nous a fait partager son témoignage de rescapé des camps de la mort. Cet artiste parisien nous a reçu dans son atelier du XVe arrondissement et nous a expliqué son vécu à travers ses œuvres. Il nous a d'abord fait découvrir ses sculptures de bois et de granit avant de nous présenter ses dessins relatifs à la Shoah et à son expérience personnelle.
Touchés par son histoire, nous allons vous raconter son parcours.
Shelomo Selinger est né le 31 mai 1928 dans un petit village de Pologne, situé non loin d'Auschwitz, au sein d'une famille juive où il reçoit une éducation religieuse traditionnelle. En 1942, il est déporté du ghetto de Chrzanow au camp de Faulbrück avec son père où ce dernier est assassiné trois mois plus tard. Il est également séparé de sa mère et d'une de ses deux soeurs qui sont exterminées. Par la suite, Shelomo va connaître 9 camps successifs: Faulbrück, Gröditz, Markstadt, Fünfteichen, Gross-Rosen, Flossenbürg, Dresden, Leitmeritz, et enfin Theresienstadt entrecoupés par deux marches de la mort auxquelles il survécu.
La sélection
Tous les déportés arrivés au camp se voient subir une sélection. Shelomo Selinger, lui, va survivre à neuf sélections, ce qui nous fait dire qu'il est un véritable miraculé. En effet, dès l'arrivée des prisonniers dans les camps nazis, des médecins SS procèdent à un rapide examen. C'est par un simple geste de la main indiquant la droite ou la gauche que les médecins font connaître leur décision sur le sort des déportés. Ceux qui sont jugés aptes au travail (généralement les hommes jeunes) sont envoyés dans les camps de concentration où ils travailleront jusqu'à épuisement ; tandis que les autres (femmes, enfants, personnes âgées, malades...) sont dirigés vers les camps d'extermination où ils sont immédiatement gazés et brûlés dans les fours crématoires. Ce processus est rapide malgré les milliers de déportés à examiner chaque jour. Il représente un déchirement pour les familles qui subissent la séparation forcée, comme ces enfants arrachés par la force aux bras de leur mère.
Touchés par son histoire, nous allons vous raconter son parcours.
Shelomo Selinger est né le 31 mai 1928 dans un petit village de Pologne, situé non loin d'Auschwitz, au sein d'une famille juive où il reçoit une éducation religieuse traditionnelle. En 1942, il est déporté du ghetto de Chrzanow au camp de Faulbrück avec son père où ce dernier est assassiné trois mois plus tard. Il est également séparé de sa mère et d'une de ses deux soeurs qui sont exterminées. Par la suite, Shelomo va connaître 9 camps successifs: Faulbrück, Gröditz, Markstadt, Fünfteichen, Gross-Rosen, Flossenbürg, Dresden, Leitmeritz, et enfin Theresienstadt entrecoupés par deux marches de la mort auxquelles il survécu.
La sélection
Tous les déportés arrivés au camp se voient subir une sélection. Shelomo Selinger, lui, va survivre à neuf sélections, ce qui nous fait dire qu'il est un véritable miraculé. En effet, dès l'arrivée des prisonniers dans les camps nazis, des médecins SS procèdent à un rapide examen. C'est par un simple geste de la main indiquant la droite ou la gauche que les médecins font connaître leur décision sur le sort des déportés. Ceux qui sont jugés aptes au travail (généralement les hommes jeunes) sont envoyés dans les camps de concentration où ils travailleront jusqu'à épuisement ; tandis que les autres (femmes, enfants, personnes âgées, malades...) sont dirigés vers les camps d'extermination où ils sont immédiatement gazés et brûlés dans les fours crématoires. Ce processus est rapide malgré les milliers de déportés à examiner chaque jour. Il représente un déchirement pour les familles qui subissent la séparation forcée, comme ces enfants arrachés par la force aux bras de leur mère.
L'assassinat de son père
C'est en 1942 que Shelomo et son père sont déportés du ghetto de Chrzanow où ils sont enfermés au camp de Faulbrück en Allemagne. Selinger nous confie alors que trois mois après leur arrivée, son père lui est enlevé. Les nazis le rassurent en lui confiant que son père a été mené dans un autre camp où il trouverait des conditions de vie meilleures. Ce n'est qu'à la libération que Shelomo Selinger apprend que son père avait en fait été tué dans d'horribles souffrances : en effet, les SS lui ont introduit un tuyau d'eau dans la bouche jusqu’à l'étouffer. C'est ce que nous pouvons voir sur ce dessin :
C'est en 1942 que Shelomo et son père sont déportés du ghetto de Chrzanow où ils sont enfermés au camp de Faulbrück en Allemagne. Selinger nous confie alors que trois mois après leur arrivée, son père lui est enlevé. Les nazis le rassurent en lui confiant que son père a été mené dans un autre camp où il trouverait des conditions de vie meilleures. Ce n'est qu'à la libération que Shelomo Selinger apprend que son père avait en fait été tué dans d'horribles souffrances : en effet, les SS lui ont introduit un tuyau d'eau dans la bouche jusqu’à l'étouffer. C'est ce que nous pouvons voir sur ce dessin :
"La mort ne voulait pas encore de moi"
Il a frôlé la mort plusieurs fois dans les camps. La première fois, il a été sélectionné pour la pendaison. Les SS choisissent au hasard des détenus dans la foule, afin de les pendre et d’en faire des « exemples » pour que la terreur règne. Il a donc été désigné, mais il est sauvé au dernier moment, en raison du nombre trop important de détenus qui devaient mourir ce jour-là. Il n’y avait effectivement plus de corde libre, il s’est alors replacé avec les autres. Sur ce dessin, il représente la place qu’il aurait pu avoir : le pendu, au milieu des regards apeurés des autres détenus. Cette fois si cependant, il fait partie des prisonniers perdus dans la foule. Un coup de chance ? Selinger ne croit pas à la chance et a tout simplement dit « la mort de voulait pas encore de moi ».
Il a frôlé la mort plusieurs fois dans les camps. La première fois, il a été sélectionné pour la pendaison. Les SS choisissent au hasard des détenus dans la foule, afin de les pendre et d’en faire des « exemples » pour que la terreur règne. Il a donc été désigné, mais il est sauvé au dernier moment, en raison du nombre trop important de détenus qui devaient mourir ce jour-là. Il n’y avait effectivement plus de corde libre, il s’est alors replacé avec les autres. Sur ce dessin, il représente la place qu’il aurait pu avoir : le pendu, au milieu des regards apeurés des autres détenus. Cette fois si cependant, il fait partie des prisonniers perdus dans la foule. Un coup de chance ? Selinger ne croit pas à la chance et a tout simplement dit « la mort de voulait pas encore de moi ».
Les marches de la mort avant la libération des camps
Par peur que les Alliés arrivent, les nazis détruisent les traces du génocide, chambres à gaz, fours crématoires et prennent la fuite vers le Nord en embarquant les prisonniers survivants dans des terribles marches de la mort. En effet, ils décident d'emmener tous les déportés avec eux vers d'autres camps. Les déportés à pied doivent courir et sont en permanence sous pression des SS qui les tuent de sang froid s'ils ne tiennent pas la cadence. Monsieur Selinger quant à lui, épuisé se laisse tomber sur un tas de cadavres. Passant pour mort, les autres continuent le chemin... Il est découvert et sauvé par un médecin juif de l'armée soviétique.
Mais à son réveil, Shelomo Selinger est amnésique. L'oubli de ce qu'il a vécu va durer sept ans. Installé en Israël, il se marie, commence à sculpter, à peindre. C'est alors que sa mémoire resurgit peu à peu. De violents cauchemars le hantent. L'art devient alors un besoin. Avec sa femme Ruthy, il part vivre à Paris et s'inscrit à l'école des Beaux Arts dans les années 1950 et remporte rapidement de nombreux prix artistiques. Depuis, chaque jour, il sculpte pour, nous dit-il, évacuer ses angoisses.
Découverts par les Alliés, les camps sont libérés au fur et à mesure à partir de janvier 1945. Le premier grand camp libéré est celui d'Auschwitz, découvert par l'Armée Rouge le 27 janvier 1945. La libération de ce camp est représenté dans le dessin ci dessus.
Par peur que les Alliés arrivent, les nazis détruisent les traces du génocide, chambres à gaz, fours crématoires et prennent la fuite vers le Nord en embarquant les prisonniers survivants dans des terribles marches de la mort. En effet, ils décident d'emmener tous les déportés avec eux vers d'autres camps. Les déportés à pied doivent courir et sont en permanence sous pression des SS qui les tuent de sang froid s'ils ne tiennent pas la cadence. Monsieur Selinger quant à lui, épuisé se laisse tomber sur un tas de cadavres. Passant pour mort, les autres continuent le chemin... Il est découvert et sauvé par un médecin juif de l'armée soviétique.
Mais à son réveil, Shelomo Selinger est amnésique. L'oubli de ce qu'il a vécu va durer sept ans. Installé en Israël, il se marie, commence à sculpter, à peindre. C'est alors que sa mémoire resurgit peu à peu. De violents cauchemars le hantent. L'art devient alors un besoin. Avec sa femme Ruthy, il part vivre à Paris et s'inscrit à l'école des Beaux Arts dans les années 1950 et remporte rapidement de nombreux prix artistiques. Depuis, chaque jour, il sculpte pour, nous dit-il, évacuer ses angoisses.
Découverts par les Alliés, les camps sont libérés au fur et à mesure à partir de janvier 1945. Le premier grand camp libéré est celui d'Auschwitz, découvert par l'Armée Rouge le 27 janvier 1945. La libération de ce camp est représenté dans le dessin ci dessus.
Roselène BRAHAM, Khéa MAGISTRALI, Alisson GOMES,
Daniela DA VEIGA, Célia MEYER, Meryl OUSMER, 1ère E1
Daniela DA VEIGA, Célia MEYER, Meryl OUSMER, 1ère E1