Photo tirée du film Au revoir les enfants,
de Louis Malle, 1987.
de Louis Malle, 1987.
Enfants cachés
A partir de l’été 1941, la politique antisémite menée par le régime nazi s'intensifie partout en Europe.
En juillet 1942, les autorités Allemandes décident de lancer de gigantesques rafles dans plusieurs pays. En France, 9 000 policiers et gendarmes parisiens participent à l’opération. Ils fournissent un fichier détaillé des Juifs de la capitale qu’ils avaient établi dès 1940. Dans la nuit du 16 juillet 1942, 12 884 juifs sont arrêtés. Cependant certaines personnes, prévenues de la rafle, parviennent à s’enfuir. Parmi elles, un grand nombre d’enfants. Les familles sont alors douloureusement séparées.
Après avoir été arrêtées, la moitié des personnes raflées sont emmenées dans des autobus à plate forme vers le camps de transit de Drancy, au nord de Paris. Les autres personnes sont conduites au Vélodrome d’Hiver. Ils sont environ 7 000 et pendant 5 jours ils vont vivre sans nourriture, avec un seul point d’eau et deux médecins. Les internés du Vel’ d’Hiv’ sont ensuite conduits eux aussi à Drancy, Beaune-la-Rolande et Pithiviers. Les pouvoirs Français décident alors de déporter également les enfants vers les camps d'extermination d'Auschwitz-Birkenau en Pologne alors même que les consignes allemandes ne l’avaient pas prévu.
A partir de cette date, en France, les familles juives comprennent que leurs enfants sont désormais en danger. Beaucoup vont chercher un moyen de les les soustraire aux autorités françaises et allemandes. Seuls ou avec l'aide d'un proche parent, d'un voisin, d'un réseau de sauvetage, ces parents vont tout faire pour sauver leurs enfants. C'est C'est ce que nous ont expliqué nos témoins Roger Wolman, Daniel Wancier et Madeleine Germain.
A partir de cette date, en France, les familles juives comprennent que leurs enfants sont désormais en danger. Beaucoup vont chercher un moyen de les les soustraire aux autorités françaises et allemandes. Seuls ou avec l'aide d'un proche parent, d'un voisin, d'un réseau de sauvetage, ces parents vont tout faire pour sauver leurs enfants. C'est C'est ce que nous ont expliqué nos témoins Roger Wolman, Daniel Wancier et Madeleine Germain.
Durant la la guerre, des milliers d’enfants ont pu échapper au nazisme et donc aux arrestations exigées par Hitler. Ces enfants et ces adolescents ont pu éviter les rafles en se cachant dans des égouts, des grottes, des placards, des greniers (comme Anne Frank en Hollande), des couvents. Des réseaux de sauvetage, comme celui de Moussa Abadi présent dans les Alpes Maritimes (grâce au soutien de l'Archevêque de Nice qui le couvrait), ont été créés pour aider les enfants et les placer dans différents refuges, s’assurant de leur sécurité.
En premier lieu, les réseaux ont placé les enfants dans des familles non juives qui ont accepté de garder secrètement des enfants. En général, ces familles se trouvaient loin des villes, à la campagne, ce qui réduisait le risque de se faire contrôler par les SS ou la milice française. Les enfants travaillaient à la ferme, s’occupaient du bétail, de l’agriculture mais aussi exerçaient des métiers manuels. Ces enfants, comme le disent les survivants, sont devenus de vrais petits paysans. Mais chaque enfant a vécu des situations différentes dans ces familles qui acceptaient de les cacher par humanisme... ou pour de l'argent. Ainsi, alors que certaines familles considéraient ces enfants juifs comme leurs propres enfants, d’autres les considéraient au contraire comme une charge. Tous ces enfants ont dû changer d'identité et surtout, ne devaient jamais évoquer leur vie antérieure.
Les réseaux de sauvetage ont également placé les enfants dans des instituts catholiques et protestants, des couvents, des pensionnats, des maisons d’accueil (comme "le Rayon de Soleil" à Cannes), mais aussi des colonies de vacances (comme celle d'Izieu). Michel Bloch était un enfant juif âgé de 13 ans au début de la guerre. Il a été séparé de sa famille et mené dans un institut catholique où il a changé de nom et s’est procuré de nouveaux papiers d’identité. Il s’est également inventé un passé, une ville où il vivait, des parents chrétiens imaginaires et une éducation catholique qu’il n’a jamais reçue. Il est alors envoyé dans un pensionnat catholique, mis à part par ses camarades à cause de leurs différentes éducations et amaigri par la sous-nutrition et les faibles rations alimentaires qu'il y recevait. Son enfance a été basée sur le mensonge et il a dû renier sa vie d’enfant juif pour devenir un «gamin chrétien».
Ce témoignage correspond au film de Louis Malle, Au revoir les enfants sorti en 1987. Il raconte un récit fictif mais correspondant à l’histoire de ces enfants juifs de pensionnats chrétiens. Trois enfants juifs arrivent au pensionnat Saint jean de la Croix à la rentrée des vacances de Noël. Le petit Jean est l’un de ces trois enfants juifs, il est rejeté par sa classe et ses camarades, souffrant de la méchanceté de ses camarades. Peu de temps après, les enfants se font dénoncer et sont arrêtés.
Ce témoignage correspond au film de Louis Malle, Au revoir les enfants sorti en 1987. Il raconte un récit fictif mais correspondant à l’histoire de ces enfants juifs de pensionnats chrétiens. Trois enfants juifs arrivent au pensionnat Saint jean de la Croix à la rentrée des vacances de Noël. Le petit Jean est l’un de ces trois enfants juifs, il est rejeté par sa classe et ses camarades, souffrant de la méchanceté de ses camarades. Peu de temps après, les enfants se font dénoncer et sont arrêtés.
Des maisons d’accueils ont également accueilli secrètement des enfants juifs. Le château du Masgelier fût loué par l’OSE (organisation de secours aux enfants) pour y accueillir des enfants juifs séparés de leurs parents jusqu’en 1943. Un de ces enfants raconte dans une lettre envoyée à sa mère que dans la maison, la vie était presque belle, les enfants s’y amusaient et mangeaient à leur faim. Des proches pouvaient même leur rendre visite.
La maison d’Izieu en est un autre exemple. Ses fondateurs, Miron et Sabin Zlatin la faisaient passer pour une colonie de vacances. En réalité, cette maison accueillait des enfants. Certains avaient perdu leurs parents, déportés à Auschwitz.
La maison se trouvait dans l’Ain et a commencé à accueillir des enfants juifs en mai 1943. En tout, cette maison a abrité 105 enfants pris en charge par des éducateurs qui essayaient, malgré tout, de leur faire passer de bons moments en leur proposant de nombreuses activités. Une institutrice enseignait à ceux qui avaient l'âge d'aller à l'école. Les paysans des alentours leur apportaient des provisions et de la nourriture.
Cette année, nous nous sommes rendus sur les traces des enfants cachés dans la maison d'Izieu. Au début du mois d'avril 1944, ils étaient 44. Tous sans exception ont connu un sort tragique : le 6 avril 1944, les troupes de la Gestapo, sous le commandement de Klaus Barbie, se rendent en effet à la maison d'izieu et arrêtent les 44 enfants résidents et 7 adultes présents qui les encadraient. Sabine Zlatin, la directrice de cette colonie, était absente ce jour la. Elle a consacré le restant de sa vie à la mémoire de ces enfants et des adultes présents ce jour-là, dont sont mari Miron Zlatin. Cette femme courageuse fut par la suite surnommée "La Dame d'Izieu".
La maison se trouvait dans l’Ain et a commencé à accueillir des enfants juifs en mai 1943. En tout, cette maison a abrité 105 enfants pris en charge par des éducateurs qui essayaient, malgré tout, de leur faire passer de bons moments en leur proposant de nombreuses activités. Une institutrice enseignait à ceux qui avaient l'âge d'aller à l'école. Les paysans des alentours leur apportaient des provisions et de la nourriture.
Cette année, nous nous sommes rendus sur les traces des enfants cachés dans la maison d'Izieu. Au début du mois d'avril 1944, ils étaient 44. Tous sans exception ont connu un sort tragique : le 6 avril 1944, les troupes de la Gestapo, sous le commandement de Klaus Barbie, se rendent en effet à la maison d'izieu et arrêtent les 44 enfants résidents et 7 adultes présents qui les encadraient. Sabine Zlatin, la directrice de cette colonie, était absente ce jour la. Elle a consacré le restant de sa vie à la mémoire de ces enfants et des adultes présents ce jour-là, dont sont mari Miron Zlatin. Cette femme courageuse fut par la suite surnommée "La Dame d'Izieu".
Sabin et Miron Zlatin
Enfin, certains enfants ont eu la chance de ne pas être séparés de leur famille et se sont cachés avec leurs parents dans des endroits insalubres ou dangereux pour échapper aux arrestations tel que les égouts, les montagnes ou encore les forêts. Serge Merowka en témoigne. Après avoir subi les lois discriminant les Juifs en Allemagne, les parents de Serge décident de partir pour la France, arrivés à Nice ils tentent de se reconstruire. Son père entre dans la résistance et se fait emprisonner, par chance il réussit à s’échapper quelques mois plus tard. En 1942, la famille décide alors en 1942 d’aller se cacher dans la forêt de St Paul à Vence, une zone inhabitée. Serge était alors âgé de 15 ans. De nombreuses familles se cachaient déjà dans cette large forêt. La vie était rude, Serge allait chercher la nourriture dans le village le plus proche. Les rations étaient très faibles.
Serge avait réussi à se procurer de faux papiers d’identité, il s’appelait désormais Maurel Félicien. La mère de Serge faisait des cauchemars toutes les nuits, l’angoisse était permanente. Cet enfer dura jusqu’à l’arrivée des Américains.
Des films se sont inspirés de ces nombreuses histoires.
Le film La colline aux mille enfants s’est inspiré de l’histoire de la communauté protestante du village Chambon-sur-lignon. Dans un petit village de Cévennes dans les montagnes, les quelques habitants décident d’accueillir des enfants juifs. Les enfants s’adaptent à la vie à la montagne. Malgré les nombreux contrôles, les habitants et le pasteur se battent pour protéger les enfants du haut de la montagne.
Quel que soit l’endroit de leur « cachette », les enfants généralement séparés de leur famille, ont dû se reconstruire sous une autre identité, avec de nouvelles personnes qu’ils devaient parfois appeler « papa » et « maman », ils ont dû oublier leur propre vie, ne plus penser à leur religion et ses traditions dans lesquelles ils ont été élevé, oublier leur langue maternelle comme le yiddish pour ceux qui venaient d'Europe de l'Est, pour apprendre le français. Ils ont vécu avec la peur constante d'être découverts. Beaucoup ont été transportés de famille en famille, de ville en ville, par des personnes différentes qu'ils ne connaissaient pas... pour rester en vie.
Odile Jacob a ainsi résumé cette nécessité vitale : « Ne soit plus toi si tu veux être. Ne sois plus juif si tu veux rester en vie ».
Grâce à la résistance de plusieurs organisations et de familles, un grand nombre d’enfants a ainsi pu échapper aux nombreuses arrestations.
Le film La colline aux mille enfants s’est inspiré de l’histoire de la communauté protestante du village Chambon-sur-lignon. Dans un petit village de Cévennes dans les montagnes, les quelques habitants décident d’accueillir des enfants juifs. Les enfants s’adaptent à la vie à la montagne. Malgré les nombreux contrôles, les habitants et le pasteur se battent pour protéger les enfants du haut de la montagne.
Quel que soit l’endroit de leur « cachette », les enfants généralement séparés de leur famille, ont dû se reconstruire sous une autre identité, avec de nouvelles personnes qu’ils devaient parfois appeler « papa » et « maman », ils ont dû oublier leur propre vie, ne plus penser à leur religion et ses traditions dans lesquelles ils ont été élevé, oublier leur langue maternelle comme le yiddish pour ceux qui venaient d'Europe de l'Est, pour apprendre le français. Ils ont vécu avec la peur constante d'être découverts. Beaucoup ont été transportés de famille en famille, de ville en ville, par des personnes différentes qu'ils ne connaissaient pas... pour rester en vie.
Odile Jacob a ainsi résumé cette nécessité vitale : « Ne soit plus toi si tu veux être. Ne sois plus juif si tu veux rester en vie ».
Grâce à la résistance de plusieurs organisations et de familles, un grand nombre d’enfants a ainsi pu échapper aux nombreuses arrestations.
Leur survie est en grande partie grâce à l’organisation des réseaux de protections d’enfants et aux familles les ayant accueillis, qui méritent aujourd’hui entièrement leur titre de « Justes parmi les Nations ». Malgré leur passé véritablement traumatisant, beaucoup ont réussi à se reconstruire après la guerre et ont par la suite fondé une famille. Certains ont transmis leur vécu à travers la littérature ou les œuvres d’art. Le mémorial de la Shoah a pour objectif de filmer ou d'enregistrer vocalement chaque témoignage d'enfant caché. Certains d’entre eux ont également eu le courage de témoigner auprès d’élèves dans les établissements scolaires.
Des écrivains ainsi que des réalisateurs de cinéma se sont inspirés de cette période et de ces témoignages pour produire des œuvres très représentatives de l'expérience de ces enfants.
Ce fut un privilège d’avoir pu rencontrer nos témoins et d’avoir reçu leur témoignage, d'autant que les générations suivantes ne pourront malheureusement plus les écouter.
Notre devoir est à présent de transmettre à nos descendants l’histoire de ces enfants qui n’ont pas eu la chance de vivre entièrement leur enfance.
« A présent, le moment est venu de rompre le silence, parce qu’il y a un devoir de mémoire et que nous sommes les derniers survivants », Léa Marcou, enfant cachée.
Des écrivains ainsi que des réalisateurs de cinéma se sont inspirés de cette période et de ces témoignages pour produire des œuvres très représentatives de l'expérience de ces enfants.
Ce fut un privilège d’avoir pu rencontrer nos témoins et d’avoir reçu leur témoignage, d'autant que les générations suivantes ne pourront malheureusement plus les écouter.
Notre devoir est à présent de transmettre à nos descendants l’histoire de ces enfants qui n’ont pas eu la chance de vivre entièrement leur enfance.
« A présent, le moment est venu de rompre le silence, parce qu’il y a un devoir de mémoire et que nous sommes les derniers survivants », Léa Marcou, enfant cachée.
Cherez BERSALI, Laurie BORDEAUX,
Marine BESSON, Margaux ANCRENAZ,
1ère L3
Marine BESSON, Margaux ANCRENAZ,
1ère L3