"Auschwitz était donc tout autre chose que le camp de concentration tel qu'on se l'imagine d'habitude, tout autre chose qu'un enclos de fils de fer chargés de courant électrique dans lequel on enferme les détenus pour les y faire mourir.
Auschwitz état une entreprise gigantesque comprenant des établissements industriels de toute sorte, des mines, des entrepôts étendus de matériel, des exploitations agricoles, des travaux de canalisation, d'électrification, d'assèchement, de construction de routes, des casernements de troupes SS, des hôpitaux, des bâtiments sanitaires, les camps proprement dits, et enfin, au centre la célèbre installation des chambres à gaz et des crématoires qui donnaient à Auschwitz sa note fondamentale."
Marc Klein, déporté à Auschwitz I en 1944
Auschwitz état une entreprise gigantesque comprenant des établissements industriels de toute sorte, des mines, des entrepôts étendus de matériel, des exploitations agricoles, des travaux de canalisation, d'électrification, d'assèchement, de construction de routes, des casernements de troupes SS, des hôpitaux, des bâtiments sanitaires, les camps proprement dits, et enfin, au centre la célèbre installation des chambres à gaz et des crématoires qui donnaient à Auschwitz sa note fondamentale."
Marc Klein, déporté à Auschwitz I en 1944
Visite du camp de concentration
Auschwitz 1
Jeudi 31 janvier 2013, nous avons effectué la visite d'Auschwitz I.
Pour entrer à l'intérieur du camp il nous a fallu passer sous le fameux porche portant l'inscription « Arbeit macht frei », signifiant Le travail rend libre. A mesure de notre progression, nous avons découvert le site, décrit très justement par Marc Klein : « Le Stammlager était composé de 28 Blocks de pierre, couvert de tuiles, disposés en trois rangées entre lesquelles étaient tracées des rues bordées et empierrées. ».
La première étape de notre visite a été le musée. C'est là que sont entreposés certaines prothèses ou lunettes, des éléments de vaisselle, quelques valises ainsi que des paires de chaussures ayant appartenus aux victimes de la déportation. C'est également dans ce musée que se trouve une montagne de cheveux de prisonniers, cheveux qui ont servi par la suite pour une création de tissus. Enfin, nous avons pu observer des boites de Zyklon B, que les nazis utilisaient pour asphyxier et tuer les victimes dans les chambres à gaz.
Cette confrontation avec des objets et éléments aussi intimes et personnels que des lunettes ou des cheveux ont achevé de rendre ce lieu inhumain à nos yeux. Nous avons tous été profondément secoués par ces images qui avaient le mérite de rendre concrets tous les discours entendus jusque là. Cette visite a donc été pour nous la plus troublante et aussi la plus émouvante…
Pour entrer à l'intérieur du camp il nous a fallu passer sous le fameux porche portant l'inscription « Arbeit macht frei », signifiant Le travail rend libre. A mesure de notre progression, nous avons découvert le site, décrit très justement par Marc Klein : « Le Stammlager était composé de 28 Blocks de pierre, couvert de tuiles, disposés en trois rangées entre lesquelles étaient tracées des rues bordées et empierrées. ».
La première étape de notre visite a été le musée. C'est là que sont entreposés certaines prothèses ou lunettes, des éléments de vaisselle, quelques valises ainsi que des paires de chaussures ayant appartenus aux victimes de la déportation. C'est également dans ce musée que se trouve une montagne de cheveux de prisonniers, cheveux qui ont servi par la suite pour une création de tissus. Enfin, nous avons pu observer des boites de Zyklon B, que les nazis utilisaient pour asphyxier et tuer les victimes dans les chambres à gaz.
Cette confrontation avec des objets et éléments aussi intimes et personnels que des lunettes ou des cheveux ont achevé de rendre ce lieu inhumain à nos yeux. Nous avons tous été profondément secoués par ces images qui avaient le mérite de rendre concrets tous les discours entendus jusque là. Cette visite a donc été pour nous la plus troublante et aussi la plus émouvante…
La visite d'Auschwitz I s'est poursuivie dans les cachots. Notre guide polonaise nous a raconté que les détenus y étaient enfermés dès qu'ils transgressaient les règles du camp et qu'il pouvait y avoir jusqu'à cinq personnes dans un même cachot, soit une surface d’1m2. Ce châtiment se révélait alors être une véritable torture puisque les prisonniers ne pouvaient rester ni s'asseoir ni s'allonger; ils étaient contraints de rester debout, parfois pendant des jours durant.
Notre visite du site nous a ensuite conduits devant la « CHIRURGISCHE ». C’est là que le tristement célèbre Docteur Joseph Mengele se livrait à des expériences barbares sur les déportés, expériences pseudo-médicales aujourd'hui considérées comme des crimes de guerres.
Puis, nous avons pénétré dans le pavillon dédié aux victimes françaises. Monsieur Roger WOLMAN nous a alors montré le portrait de sa jeune cousine parmi les centaines de photos d'hommes, de femmes et d'enfants déportés depuis la France. Ce fut un moment très émouvant.
Notre visite du site nous a ensuite conduits devant la « CHIRURGISCHE ». C’est là que le tristement célèbre Docteur Joseph Mengele se livrait à des expériences barbares sur les déportés, expériences pseudo-médicales aujourd'hui considérées comme des crimes de guerres.
Puis, nous avons pénétré dans le pavillon dédié aux victimes françaises. Monsieur Roger WOLMAN nous a alors montré le portrait de sa jeune cousine parmi les centaines de photos d'hommes, de femmes et d'enfants déportés depuis la France. Ce fut un moment très émouvant.
La nuit approchant, la pénombre rendait le camp encore plus terrifiant. Nous nous sommes rendus devant le "mur des fusillés" et la "barre des pendus". Les miradors se sont allumés, les fils barbelés nous encerclaient, seuls les lampadaires de surveillance nous éclairaient. Nous avons alors pu nous figurer la peur qui avait dû être celle des détenus d'Auschwitz I.
Nous avons clôt notre visite du camp par la chambre à gaz et le crématorium. L’atmosphère pesante qui régnait dans le site nous a laissés sans voix.
Nous avons quitté le camp sans bruit, pensifs avec plein d’images en tête.
Nous avons clôt notre visite du camp par la chambre à gaz et le crématorium. L’atmosphère pesante qui régnait dans le site nous a laissés sans voix.
Nous avons quitté le camp sans bruit, pensifs avec plein d’images en tête.
Elsa MARAFETTI, Inès KRIMI et Marine MASSON
1ère E1
1ère E1
Auschwitz I :
L'après-midi du 31 janvier fut consacrée à la visite du camp. Auschwitz I fut le premier camp de ce complexe appelé "Auschwitz".
Munis de nos casques audio, nous avons commencé la visite devant le triste et célèbre portique sur lequel est inscrit « Arbeit Macht Fret », Le Travail rend Libre. Cette phrase représente assez bien l'illusion que les détenus se faisaient du camp.
Ce qui nous a marqué en premier lieu c'est la taille du site. Effectivement, nous avons été frappés par les dédales de couloirs qui donnent sur un très grand nombre de blocks.
Nous avons ensuite été conduits dans un block où étaient exposées de nombreuses affiches et reliques dans un but commémoratif et instructif: le bloc 22. Ces reliques et affiches décrivent de nombreux pans de la Shoah, comme la spoliation de biens juifs, l'horreur que représente la déportation et l’enferment dans les ghettos, certains biens appartenant aux juifs comme leur tapis. Quelle n'a pas été notre stupeur face aux reliques, objets et autres photos originales! A ce moment précis, c'est surtout un sentiment de tristesse et de compassion qui nous a dominé.
Nous avons ensuite été conduits dans un block où étaient exposées de nombreuses affiches et reliques dans un but commémoratif et instructif: le bloc 22. Ces reliques et affiches décrivent de nombreux pans de la Shoah, comme la spoliation de biens juifs, l'horreur que représente la déportation et l’enferment dans les ghettos, certains biens appartenant aux juifs comme leur tapis. Quelle n'a pas été notre stupeur face aux reliques, objets et autres photos originales! A ce moment précis, c'est surtout un sentiment de tristesse et de compassion qui nous a dominé.
Nous nous sommes ensuite dirigés vers le Mur des pendus. Il s'agit d'un mur où les détenus étaient fusillés sans raison valable ou pour des motifs qui manquent cruellement de justification. C'est maintenant devenu un haut-lieu de mémoire et de recueillement.
Le block en briques rouges, situé plus loin sur notre parcours, a probablement le plus éprouvant. Nous avions été prévenus avant de rentrer; certains d'entre nous risquaient de ne pas supporter. C'est là que nous avons posé nos yeux sur l'horreur. Une baie vitrée nous séparait d'une montagne de cheveux. Le silence était pesant. Incapables de bouger durant de longues minutes, chacun d'entre nous a vécu cette triste découverte selon sa propre sensibilité. Bouleversés nous nous dirigeons dans une autre pièce, persuadés que rien ne pourra être pire que ce que nous venons de voir.
Sur notre gauche, des valises sont empilées, des dizaines, des centaines, des grises, des noires. Nous devinons des adresses écrites à la craie, effacées par le temps. Des noms, des propriétaires. On prend peu à peu conscience du nombre de victimes.
C'est alors une succession d'images de cruauté qui défile devant nos yeux: prothèses, béquilles. Chacun se pose beaucoup de questions, se demande comment il est possible de détester les hommes à ce point, fait le décompte, essaie d'imaginer combien de personnes dénuées de toute humanité ont joué un rôle dans cette tragédie...
Puis, viennent ensuite les jouets, les peignes, les tasses, les boîtes de Zyklon B... des objets entassés devant nous dans des quantités astronomiques.
Nous avançons ensemble, silencieux. Il n'y a rien à dire, nous faisons face à l’œuvre de criminels. Certains d'entre nous avaient déjà visité les camps et ne souhaitaient pas revenir. Ils nous avaient dit que c'était une expérience trop éprouvante, que ça avait bouleversé quelque chose en eux. Nous avons alors compris ce qu'ils voulaient dire.
Certains retiennent des sanglots. Monsieur WOLMAN en console quelques-uns. Nous sommes ici en tant que jeunes spectateurs, nous n'avons pas souffert, nous n'avons perdu personne de cher dans cette guerre contre la différence. Pourtant nous ressentons le désespoir et la souffrance face à la tyrannie qui a mené à ce génocide.
Nous sortons de ce baraquement, vidés, abbatus.
Nous nous sommes ensuite dirigés vers les chambres des Pikolo (jeunes détenus préposés au service personnel d'un Kapo) . Ce qui nous a marqué c'est le contraste, la différence flagrante de traitement entre les hommes. Voir le matin des dortoirs aux conditions de confort inhumaines et l’après-midi-même voir des chambres dotées d'un confort minimum illustre bien l'idéologie nazi. Cette disparité suggère la hiérarchie des races que prône le nazisme mais également cette haine injustifiée et impardonnable envers les populations juives, tziganes, handicapées...
Dans les chambres des Pikolo, on pouvait trouver des lits individuels, des matelas ou encore des tables de nuits et des chaises.
Dans les chambres des Pikolo, on pouvait trouver des lits individuels, des matelas ou encore des tables de nuits et des chaises.
Notre guide nous a conduits vers la partie du musée qui est consacrée à l'histoire des juifs qui ont été déportés de France. Ils sont au total 75 000 répartis dans un nombre important de convoi. A ce moment, nous avons tous ressentis de la peine et de la compassion car nous étions accompagnés de messieurs WOLMAN et WANCIER, nos témoins. Ces émotions ont été provoquées par une situation peu commune. Un partie de la classe se trouvait dans la pièce où figuraient les noms des déportés de France. Ce n'est que quelque instants plus tard que nous avons remarqué que les noms des proches de nos témoins figuraient sur les murs de cette pièce, comme celui de la petite cousine de Roger Wolman.
Ce qui nous a également marqué c'est le nombre important de noms inscrits sur le mur (comme à Paris, au Mémorial de la Shoah). Dans cette partie du musée nous avons également retrouvé les noms de certaines personnes auxquelles nous avions fait référence en classe comme Simone VEIL.
Nous avons aussi pu trouver des éléments qui nous rappelaient la collaboration avec Allemagne Nazie et La France de Pétain, des photos murales des divers camps français comme le camp d'internements de Drancy, des photos de la Rafle du Vel 'D'Hiv des 16 et 17 Juillet 1942, à l'origine de la déportation de plus de treize mille personnes.
Après avoir visité l'enceinte des déportés juifs de France, nous avons pénétré dans un dédale de couloirs exigus. Nous nous sentions confinés, oppressés, nos têtes touchant presque le plafond. Nous avons découvert les chambres qui servaient de prison aux détenus qui ne comportaient pas bien. Les cellules nous ont paru très inconfortables. Il s'agissait de pièces extrêmement réduites, de quelques mètres carrés, cinq tout au plus. Les installations étaient rudimentaires. Parfois certains détenus disposaient d'une fenêtre. Ceux qui n'avaient pas cette «chance» perdaient toute notion du temps. On poussait ces êtres humains à puiser dans leurs dernières ressources, bien qu'inexistantes parfois.
Notre visite s'est terminée par la découverte des cachots, situés dans une pièce, au fond de ce labyrinthe. Le projet de déshumanisation des détenus y était palpable. Cette pièce est une basse-fosse à laquelle on accède par une porte basse et étroite. On peut y trouver plusieurs niches minuscules destinées à l’emprisonnement d'être humains. Ces niches sont extrêmement petites, seul un être humain fortement amaigri et recroquevillé sur lui-même peut y pénétrer. La survie y semble alors difficile: il n'y a pas la place d'allonger ses jambes, de s'asseoir ni même de se coucher. On doit certainement chercher constamment un peu d'air pour survivre, mais il manque cruellement. Seule une minuscule ouverture vers le plafond apporte un léger souffle. Ces cachots est encore une illustration parfaite de l’idéologie nazie: les juifs et autres hommes considérés comme indignes d'exister sont conduits à la morts que ce soit de manière rapide ou lente et douloureuse.
Notre visite s'est terminée par la découverte des cachots, situés dans une pièce, au fond de ce labyrinthe. Le projet de déshumanisation des détenus y était palpable. Cette pièce est une basse-fosse à laquelle on accède par une porte basse et étroite. On peut y trouver plusieurs niches minuscules destinées à l’emprisonnement d'être humains. Ces niches sont extrêmement petites, seul un être humain fortement amaigri et recroquevillé sur lui-même peut y pénétrer. La survie y semble alors difficile: il n'y a pas la place d'allonger ses jambes, de s'asseoir ni même de se coucher. On doit certainement chercher constamment un peu d'air pour survivre, mais il manque cruellement. Seule une minuscule ouverture vers le plafond apporte un léger souffle. Ces cachots est encore une illustration parfaite de l’idéologie nazie: les juifs et autres hommes considérés comme indignes d'exister sont conduits à la morts que ce soit de manière rapide ou lente et douloureuse.
De nouveau à l'extérieur, nous avons traversé le camp par une de ces artères principales pour nous arrêter sur la place d'appel du camp. C'est précisément là que les SS procédaient à l'appel de tous les détenus - parfois durant des heures. On nous a alors expliqué que les prisonniers devaient rester debout aussi longtemps que durait l'appel. Les conditions climatiques (le froid glacial en hiver ou la chaleur suffocante en été) rendaient évidemment l'exercice encore plus difficile. Les détenus devaient rester statiques et attendre sagement la fin du supplice.
Notre visite d’Auschwitz I s'est achevée par le paroxysme de la solution finale à la question juive : la visite de la chambre à gaz. Au cœur de celle-ci, nous avons pu observer les traces de griffure qui lacéraient les murs. L’atmosphère qui régnait était pesante.
Plus loin, c'est une partie d'un four crématoire qui servait à faire disparaître les traces de l'abomination nazie que nous avons pu remarqué. Nous avons alors réalisé réellement l'horreur des crimes qui avaient été commis.
Cette visite nous a permis de mettre des images concrètes sur le terme de déshumanisation. Certains négationnistes diront que la Shoah n'a pas réellement existé. Tenir de tels propos, c'est vouloir oublier ce qui s'est passé. Or, il est de notre devoir de rendre hommage à ces hommes et ces femmes déportés, de se souvenir d'eux. C'est la seule chose que nous pouvons faire pour leur offrir une sépulture: se rappeler chaque jour notre DEVOIR DE MEMOIRE.
Sofiane HARIS, Claire BELLINA
1ère E1
1ère E1