Dessin de Shelomo Selinger
Notre émouvante rencontre
avec deux enfants cachés
Le 10 décembre 2012, nous avons eu la chance de rencontrer au lycée Bristol deux témoins survivants de la cruauté nazie : Roger WOLMAN et Daniel WANCIER.
Roger Wolman, enfant d'Izieu
Roger WOLMAN est né le 16 juillet 1938, dans le 10e arrondissement de Paris, six ans après son frère aîné, Henri. Son père, originaire d'un village situé près de Cracovie en Pologne, était cordonnier de formation. Sa mère travaillait dans le prêt-à-porter, dans un atelier de fabrication. Roger WOLMAN a grandi au sein d'une famille de confession juive dans laquelle la religion n'occupait pas une place centrale..
En 1941, au moment où Pétain collabore avec l'Allemagne nazie et où des lois raciales sont promulguées, Roger WOLMAN fuit les rafles de plus en plus nombreuses dans la zone occupée, accompagné de son père et de sa grand mère. Sa famille se disperse à travers toute la France dans l'espoir de survivre. Roger WOLMAN est alors envoyé en Bretagne avec son frère et sa grand-mère; il est séparé de ses parents.
Après la rafle du Vel d'Hiv (le 16 juillet 1942) où 13 000 juifs sont déportés dans des camps de concentration ou d'extermination, son père décide de franchir la ligne de démarcation pour accéder à la zone libre; il est arrêté et déporté à Auschwitz-Birkenau dans le convoi n°16. Sa mère est également arrêtée en tentant de passer la ligne de démarcation; elle est assignée à résidence à Châlus (dans la Haute-Vienne) où de nombreux juifs sont installés. Un an plus tard, en 1943, elle décide de s'évader et de rejoindre Nice (en zone libre) pour retrouver ses proches. Roger WOLMAN est alors âgé de 5 ans et son frère a 11 ans. C'est dans cette même ville que toute la famille WOLMAN est raflée après une dénonciation. Seuls les enfants en réchappent. Ce sont des miraculés.
Grâce à un réseau de sauvetage comme celui de Moussa Abadi, Roger et Henri, alors en Bretagne, sont placés à la maison d'Izieu (Ain) où ils retrouvent leur cousin. Ce nouveau refuge inquiète le frère de Roger car les mouvements s'y multiplient, le bruit y est élevé. Or, il est vital d'être le plus discret possible. Henri contacte alors un oncle résidant à Lyon pour venir les récupérer, ce qu'il fait. Les deux frères sont ensuite envoyés jusqu'à la fin de la guerre chez leur tante, près de Clermont-Ferrand dans une ferme.
En 1945, Roger et Henri WOLMAN retournent à Paris. Ils retrouvent leur père, physiquement et moralement très affaibli, et apprennent que leur mère a été assassinée à Auschwitz.
En 1941, au moment où Pétain collabore avec l'Allemagne nazie et où des lois raciales sont promulguées, Roger WOLMAN fuit les rafles de plus en plus nombreuses dans la zone occupée, accompagné de son père et de sa grand mère. Sa famille se disperse à travers toute la France dans l'espoir de survivre. Roger WOLMAN est alors envoyé en Bretagne avec son frère et sa grand-mère; il est séparé de ses parents.
Après la rafle du Vel d'Hiv (le 16 juillet 1942) où 13 000 juifs sont déportés dans des camps de concentration ou d'extermination, son père décide de franchir la ligne de démarcation pour accéder à la zone libre; il est arrêté et déporté à Auschwitz-Birkenau dans le convoi n°16. Sa mère est également arrêtée en tentant de passer la ligne de démarcation; elle est assignée à résidence à Châlus (dans la Haute-Vienne) où de nombreux juifs sont installés. Un an plus tard, en 1943, elle décide de s'évader et de rejoindre Nice (en zone libre) pour retrouver ses proches. Roger WOLMAN est alors âgé de 5 ans et son frère a 11 ans. C'est dans cette même ville que toute la famille WOLMAN est raflée après une dénonciation. Seuls les enfants en réchappent. Ce sont des miraculés.
Grâce à un réseau de sauvetage comme celui de Moussa Abadi, Roger et Henri, alors en Bretagne, sont placés à la maison d'Izieu (Ain) où ils retrouvent leur cousin. Ce nouveau refuge inquiète le frère de Roger car les mouvements s'y multiplient, le bruit y est élevé. Or, il est vital d'être le plus discret possible. Henri contacte alors un oncle résidant à Lyon pour venir les récupérer, ce qu'il fait. Les deux frères sont ensuite envoyés jusqu'à la fin de la guerre chez leur tante, près de Clermont-Ferrand dans une ferme.
En 1945, Roger et Henri WOLMAN retournent à Paris. Ils retrouvent leur père, physiquement et moralement très affaibli, et apprennent que leur mère a été assassinée à Auschwitz.
Daniel Wancier,
un enfant caché dans des fermes du Sud de la France
Daniel WANCIER est un jeune garçon qui vit à Paris lorsque les 16 et 17 juillet 1942 des policiers français viennent l'arrêter chez lui. Accompagné de sa mère et sa sœur, il est conduit dans un bus pour une destination inconnue. Il vient alors de vivre ce que l'on appellera plus tard "la rafle du Vel d'Hiv".
Sa mère, habitée par un mauvais pressentiment, imagine un stratagème: elle prétexte avoir oublié quelque chose dans son appartement afin de s'enfuir avec ses enfants. Ils échappent ainsi aux policiers et se cachent deux jours durant dans une cave. Consciente qu'ils ne peuvent rester dans cette situation indéfiniment, la mère de Daniel décide d'envoyer ses enfants en zone libre, c'est-à-dire dans le sud de la France. Daniel et sa sœur s'y cachent. Ils multiplient les séjours dans différentes familles de paysans. Il nous confie que sa sœur et lui n'y seront pas toujours bien traités. Par exemple, il arrivait qu'ils reçoivent moins de nourriture que les enfants de la famille qui les hébergeait... Sa soeur qui avait promis à ses parents de prendre soin de son petit frère, a longtemps culpabilisé de ne pas avoir pu honorer sa promesse.
A la fin de la guerre, Daniel retrouve son père, survivant du camp d'Auschwitz, et sa mère qui est parvenue quant à elle à échapper à la déportation.
Avec sa sœur, il est sans doute l'un des seuls enfants juifs à avoir retrouvé ses deux parents à la fin de la guerre. C'est un miraculé.
Cependant, son père sort profondément traumatisé par l'épreuve de la déportation. Dans un premier temps, Daniel ne reconnaît pas son père squelettique. Daniel ira jusqu'à nous confier que lorsque son père trouvait des miettes sur la table, il ne pouvait s'empêcher de les mettre dans sa poche, marqué à jamais par la douloureuse expérience de la survie à Auschwitz. De même, il nous a raconté que son père n'a plus pu dormir dans un "vrai" lit pendant longtemps car au camp il dormait dans un châlit, une sorte de paillasse dure, sale et souillée.
Plusieurs années après, Daniel WANCIER a ressenti le besoin de témoigner: il a alors rédigé un ouvrage sur "les mémoires du Convoi n°6", convoi par lequel son père avait été déporté à Auschwitz.
Sa mère, habitée par un mauvais pressentiment, imagine un stratagème: elle prétexte avoir oublié quelque chose dans son appartement afin de s'enfuir avec ses enfants. Ils échappent ainsi aux policiers et se cachent deux jours durant dans une cave. Consciente qu'ils ne peuvent rester dans cette situation indéfiniment, la mère de Daniel décide d'envoyer ses enfants en zone libre, c'est-à-dire dans le sud de la France. Daniel et sa sœur s'y cachent. Ils multiplient les séjours dans différentes familles de paysans. Il nous confie que sa sœur et lui n'y seront pas toujours bien traités. Par exemple, il arrivait qu'ils reçoivent moins de nourriture que les enfants de la famille qui les hébergeait... Sa soeur qui avait promis à ses parents de prendre soin de son petit frère, a longtemps culpabilisé de ne pas avoir pu honorer sa promesse.
A la fin de la guerre, Daniel retrouve son père, survivant du camp d'Auschwitz, et sa mère qui est parvenue quant à elle à échapper à la déportation.
Avec sa sœur, il est sans doute l'un des seuls enfants juifs à avoir retrouvé ses deux parents à la fin de la guerre. C'est un miraculé.
Cependant, son père sort profondément traumatisé par l'épreuve de la déportation. Dans un premier temps, Daniel ne reconnaît pas son père squelettique. Daniel ira jusqu'à nous confier que lorsque son père trouvait des miettes sur la table, il ne pouvait s'empêcher de les mettre dans sa poche, marqué à jamais par la douloureuse expérience de la survie à Auschwitz. De même, il nous a raconté que son père n'a plus pu dormir dans un "vrai" lit pendant longtemps car au camp il dormait dans un châlit, une sorte de paillasse dure, sale et souillée.
Plusieurs années après, Daniel WANCIER a ressenti le besoin de témoigner: il a alors rédigé un ouvrage sur "les mémoires du Convoi n°6", convoi par lequel son père avait été déporté à Auschwitz.
Deux gardiens de la mémoire
Daniel WANCIER et Roger WOLMAN sont aujourd'hui des rescapés et témoins de l'occupation allemande en France ainsi que de la barbarie nazie. Ils transmettent aux lycéens le devoir de mémoire en témoignant de leur expérience. Ils reconnaissent leur statut de témoins et s'efforcent de partager leur vécu malgré les difficultés auxquelles ils sont parfois confrontés en évoquant leur passé. Leur participation à de nombreuses commémorations de la Seconde Guerre Mondiale, sont autant d'occasions de représenter pour la jeunesse les "preuves" d'un drame longtemps inavoué.
Après les arrestations, la déportation vers les camps d'extermination, la vie clandestine, la guerre et ses horreurs, Roger WOLMAN et Daniel WANCIER n'oublient pas leur passé, ni tous ceux qu'ils ont perdus et encore moins tout ce qui leur a été volé : une mère, une éducation, une enfance…
Ardents défenseurs des Droits de l'Homme, véritables gardiens de la mémoire, précieux témoins et survivants, les deux hommes cherchent encore aujourd'hui des fragments de leur histoire personnelle. Aujourd’hui, ils se sont donnés pour mission de témoigner auprès de personnes qui pourront à leur tour transmettre la mémoire d'un passé auquel nul ne peut rester indifférent. C'est ainsi que nous devenons à notre tour "témoins de nos témoins".
Enfants cachés et témoins de la Seconde Guerre Mondiale, Daniel Wancier et Roger Wolman, consacrent leur vie à un combat pour la mémoire, la tolérance et contre le racisme.
Après les arrestations, la déportation vers les camps d'extermination, la vie clandestine, la guerre et ses horreurs, Roger WOLMAN et Daniel WANCIER n'oublient pas leur passé, ni tous ceux qu'ils ont perdus et encore moins tout ce qui leur a été volé : une mère, une éducation, une enfance…
Ardents défenseurs des Droits de l'Homme, véritables gardiens de la mémoire, précieux témoins et survivants, les deux hommes cherchent encore aujourd'hui des fragments de leur histoire personnelle. Aujourd’hui, ils se sont donnés pour mission de témoigner auprès de personnes qui pourront à leur tour transmettre la mémoire d'un passé auquel nul ne peut rester indifférent. C'est ainsi que nous devenons à notre tour "témoins de nos témoins".
Enfants cachés et témoins de la Seconde Guerre Mondiale, Daniel Wancier et Roger Wolman, consacrent leur vie à un combat pour la mémoire, la tolérance et contre le racisme.
Inès ALLAOUI, Nell DEBEAUX & Lauriane GANDRE,
1ère E1
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