Auschwitz Birkenau
« Devant nous ces flammes. Dans l'air cette odeur de chair brûlée.
Il devait être minuit. Nous étions arrivés. À Birkenau ».
Elie Wiesel, la Nuit.
Il devait être minuit. Nous étions arrivés. À Birkenau ».
Elie Wiesel, la Nuit.
Auschwitz-Birkenau est le plus grand camp d'extermination et de concentration construit par les nazis. Crée en 1940, il fut responsable de la mort de plus d'un million cent-mille individus dont environ 960 000 juifs.
Nous arrivons en fin de matinée sur le site d'Auschwitz-Birkenau. Notre visite commence sur la rampe de sélection, là où les déportés arrivaient et étaient immédiatement soumis à une première sélection. Un wagon de train en bois est arrêté sur les rails. Il s'agit d'un wagon à bestiaux qui servait à la déportation des individus raflés ou arrêtés. Nous sommes surpris d'apprendre par notre guide polonaise que ce wagon pouvait contenir plus d'une centaine de personnes. On peut imaginer les conditions de transport, inhumaines : le froid l'hiver, la chaleur l'été, le manque de place, l'absence d'intimité, la faim, la peur rongeaient les prisonniers qui ne savaient pas où on les emmenait. Les détenus arrivaient de toute l'Europe. Le trajet durait plusieurs jours. La déportation effectuait une première sélection : les plus faibles mourraient pendant le voyage ou perdaient la raison comme cette femme, Mme. Schähter dont Elie Wiesel décrit les hurlements dans La Nuit.
Nous nous sommes ensuite dirigés vers le triste et célèbre mirador d'entrée du camp d'Auschwitz-Birkenau. Ce qui nous frappe en premier c'est l’immensité du camp. C'était très impressionnant. Ce sentiment est renforcé lorsque M. Wancier nous explique qu'il ne reste aujourd'hui plus que 15% du camp d'origine. Ce qui nous a également choqué c'est de voir qu'un parking est en cours de construction juste en face de l'entrée du camp et qu'un centre commercial va sans doute bientôt voir le jour. Cela donne à réfléchir sur le rapport qu'entretiennent les Polonais avec la mémoire de la Shoah qui s'est principalement déroulée sur leur sol. Il nous semble que ces travaux entravent la mémoire de ce lieu de recueillement.
Nous pénétrons à l'intérieur du camp. Des rails le traversent. Leur prolongement jusqu'ici a permis d'accélérer processus d'exterminations des Juifs.
Nous pénétrons à l'intérieur du camp. Des rails le traversent. Leur prolongement jusqu'ici a permis d'accélérer processus d'exterminations des Juifs.
Nous nous dirigeons vers la partie du camp destinée aux rescapés de la sélection. Nous entrons tout d'abord dans un baraquement où se situent les latrines. Ce sont les toilettes destinées au prisonniers. Ce n’était que des planches de bois reposant sur un socle en béton perçées d'un trou. Il y en a des dizaines, les unes à côté des autres. Les détenus n'avaient là aucune intimité. Les conditions d’hyènes étaient déplorables. Les odeurs devaient être insoutenables. Cela fait partie du processus de déshumanisation de ces hommes. Notre guide nous explique néanmoins que c'est aux latrines que s'organisait le marché noir, voire la résistance.
Nous sommes ensuite conduits vers les baraquement ou les prisonniers dormaient. La encore, les conditions de confort étaient inexistantes. Ce n’étaient que de ridicules planches de bois superposée où les détenus s'entassaient les uns sur les autres. Ils souffraient également des terribles conditions climatiques de la Pologne. L'hiver, le froid les faisaient rapidement dépérir, l'été la chaleur les accablaient. Dans la partie concentrationnaire, l'espérance de survie ne dépassait pas quatre mois. Les détenus mangeaient peu : un maigre bouillon et un morceau de pain rassi par jour. Cette ration quotidienne ne leur permettait pas de supporter le travail forcé et les mauvais traitements qui leur étaient infligés. Epuisés, sans espoir, certains se suicidaient en se jetant sur les barbelés électriques qui entouraient le camp. C'est ce que montre ce dessin de Shelomo Selinger :
Notre guide nous explique quelles étaient les conditions de travail pour ceux qui étaient considérés comme "aptes". Ils devaient travailler plus de dix heures par jour, ils participaient à la construction ou à l'agrandissement du camp. Certains travaillaient pour des entreprises allemandes qui employaient cette main d'oeuvre servile et gratuite. Il arrivait parfois que les SS les fassent s’affairer à la tâche sans but réel : on leur demander de transporter de lourdes masses d'un point à un autre puis de les ramener au point de départ, de casser des rochers pour les transformer en gravier qui ne servira pas de construire des objets pour ensuite les démolir et recommencer sans cesse...
C'est ce que montrent également ces dessins de M. Selinger, artiste juif d'orgine polonaise, qui ne fut pas déporté à Auschwitz mais fut enfermé dans neuf camps successifs.
C'est ce que montrent également ces dessins de M. Selinger, artiste juif d'orgine polonaise, qui ne fut pas déporté à Auschwitz mais fut enfermé dans neuf camps successifs.
On nous a ensuite dirigés un peu plus loin à l'intérieur du camp, vers la zone où ceux qui n'avaient pas été sélectionnés pour le travail étaient amenés le jour même de leur arrivée : nous nous sommes approchés vers un bâtiment dont rien ne laissait présager de sa fonction : il s'agit d'une chambre à gaz à l'intérieur de laquelle, chaque jour, des milliers de femmes, d'enfants, de personnes âgées et d'hommes étaient assassinés par asphyxie au Zyklon B. De l'autre côté, les décombres d'un four crématoire que les nazis ont essayé de détruire juste avant l'évacuation du camp qui a précédé l'arrivée de l'Armée Rouge. A la veille de la défaite allemande, les nazis ont en effet cherché à faire disparaître les preuves de leurs atrocités.
Nous avons ensuite observé une minute de silence en mémoire des victime de la barbarie et de la folie nazies. En repartant en direction de la sortie, l'immensité du camp s'offrait à nous. Une immensité déconcertante.
Auschwitz est aujourd'hui le symbole de la cruauté dont l'homme est capable.
Auschwitz est aujourd'hui le symbole de la cruauté dont l'homme est capable.
HARIS Sofiane
1ère E1
1ère E1